Au terme de notre parcours, qu'avons-nous gagné en compréhension? Notre objectif initial était triple: comprendre l'idéalisme transcendantal husserlien par affinité et distinction avec le kantien, élucider sa cohérence interne en interrogeant sa fidélité à ses exigences méthodologiques (philosophie sans présupposition, pure descriptivité, élucidation de l'expérience muette, préalable à toute conceptualité), enfin évaluer ce qu'il nous fait gagner en compréhension de l'espace par rapport aux philosophies réalistes (qui posent l'existence de l'espace hors de ma conscience), empiristes (qui retracent la genèse de l'idée d'espace dans la conscience) et kantienne (qui fonde la spatialité des phénomènes sur l'intuition spatialisante du sujet fini), mais aussi ce qu'il ne permet pas de comprendre adéquatement, c'est-à-dire les limites imposées par ses présupposés méthodologiques ou métaphysiques. Les trois aspects sont liés, au point qu'il est difficile de les séparer au moment de prendre une vue synoptique. Tâchons d'abord de situer l'élucidation husserlienne de l'espace par rapport aux philosophies antérieures, pour en préciser par contraste la signification.