Deutsche Gesellschaft
für phänomenologische Forschung

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165458

Le dialogue critique de Herder avec Diderot et Helvétius

Roland Krebs

pp. 73-87

Abstrakt

Herder a souvent exprimé le peu de cas qu’il faisait des « philosophes » français, ses contemporains. Ses œuvres de jeunesse révèlent cependant l’attention qu’il leur a prêtée. De nombreuses concordances existent ainsi entre la conception « énergétique » de la langue développée par Diderot dans la Lettre sur les sourds et muets et la théorie linguistique que Herder défend dans ses Fragments sur la littérature moderne et le Traité sur l’origine de la langue. L’un comme l’autre tirent de leur théorie linguistique une poétique qui privilégie l’originalité, le naturel et l’expressivité. En revanche, la position de Herder face à l’anthropologie d’Helvétius est extrêmement critique. Il lui reproche avant tout de méconnaître la force active de l’âme qui se manifeste dans les facultés humaines et de faire du génie le seul fruit du hasard et des circonstances extérieures. Il rejette également l’idée d’une contradiction entre âme forte et moralité. Dans les deux cas, c’est bien le concept de force (Kraft) qui détermine la position poétologique et anthropologique de Herder. Or, il a son correspondant dans la notion d’énergie, également centrale dans la pensée des « secondes Lumières » françaises.

Publication details

Published in:

(2003) Herder et les Lumières. Revue germanique internationale - ancienne série 20.

Seiten: 73-87

DOI: 10.4000/rgi.972

Referenz:

Krebs Roland (2003) „Le dialogue critique de Herder avec Diderot et Helvétius“. Revue germanique internationale - ancienne série 20, 73–87.