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L'ethnologie d'Adolf Bastian entre mélancolie de la déperdition, comparatisme débridé et universalité inductive
pp. 197-212
Abstrakt
Cet article se propose de suivre les voies par lesquelles Adolf Bastian (1826-1905), généralement considéré comme fondateur de l’ethnologie allemande, tenta de construire à partir de ses voyages et des collections rassemblées dans le Musée ethnologique de Berlin, véritables outils de sa pensée, une « statistique des pensées » (Gedankenstatistik), c’est-à-dire un atlas historique où seraient inscrites les formes locales de « pensées élémentaires » défîmes par lui et leurs mouvements dans l’espace. En combinant de nombreux héritages de l’histoire intellectuelle allemande, cette recherche obéissait à deux motivations principales : opposer une mission de conservation aux destructions et aux disparitions qui étaient le lot du colonialisme, analyser et comparer les « idées locales » pour aboutir à des « idées élémentaires » et fonder ainsi par induction (c’est-à-dire par la recherche empirique, par des faits, et non par déduction) l’« unité psychique de l’humanité ». Cette insistance sur l’unité n’empêchait pas Bastian d’accorder une place de premier choix aux échanges, véritable moteur de l’évolution culturelle. La méthode à la fois comparative et génétique de Bastian est étudiée pour finir à partir de l’exemple de son travail sur la Polynésie.
Publication details
Published in:
(2004) L'horizon anthropologique des transferts culturels. Revue germanique internationale - ancienne série 21.
Seiten: 197-212
DOI: 10.4000/rgi.1013
Referenz:
Trautmann-Waller Céline (2004) „L'ethnologie d'Adolf Bastian entre mélancolie de la déperdition, comparatisme débridé et universalité inductive“. Revue germanique internationale - ancienne série 21, 197–212.