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Non, la rhétorique française, au XVIIIe siècle, n'est pas "restreinte" aux tropes
pp. 123-132
Abstrakt
RÉSUMÉ : Sous l'influence décisive du traité Des Tropes de Dumarsais (1730), la Rhétorique française se serait, au xvm* siècle, « restreinte » à l'étude des figures de signification ou tropes. A cette thèse soutenue par Gérard Genette en 1970, j'opposerai quatre arguments historiques. 1. Le xvnr* n'est pas une coupure pertinente pour la rhétorique française, qui reste non restreinte de 1598 à 1885. 2. Grammaire pour son auteur et poétique pour ses contemporains, le traité Des Tropes n'est pas un représentant significatif de l'évolution de la Rhétorique. 3. Même dans les traités de Rhétorique influencés par Dumarsais, la part des tropes reste stable au cours du xvm*. 4. D'autres points de l'édifice rhétorique sont, par contre, en effervescence au xvnr* : l'action, les passions, le plan, les figures de construction et les styles. Bref, stimulante peut-être en 1970, cette thèse de la « rhétorique restreinte » constitue aujourd'hui un obstacle épistémologique à la connaissance de l'histoire de la Rhétorique en France.
Publication details
Published in:
(1990) Histoire Épistémologie Langage 12 (1).
Seiten: 123-132
Referenz:
Soublin Françoise (1990) „Non, la rhétorique française, au XVIIIe siècle, n'est pas "restreinte" aux tropes“. Histoire Épistémologie Langage 12 (1), 123–132.