Zeitschrift | Band
Revue germanique internationale - ancienne série
Le miroir allemand
Band 4
Abstrakt
Alors que la recherche sur la fortune d’une importation culturelle dans son contexte d’accueil vise à mesurer une distance, un déplacement, la fidélité par rapport à l’original, une tout autre approche reste possible. L’étude des imbrications franco-allemandes, éventuellement élargie à des pays tiers, n’aboutit pas non plus à la comptabilisation de différences et de ressemblances qui pétrifie les oppositions, mais à la découverte que chacun est partiellement dans l’autre. Les cultures nationales ne doivent pas être conçues comme des instances distinctes se définissant puis, dans un second temps, entrant en relation entre elles mais plutôt comme des ensembles tels que chacun se structure d’emblée à partir d’une altérité présente en lui dans la durée. Les articles ici rassemblés illustrent des aspects centraux de la réflexion engagée sur les transferts culturels et l’histoire interculturelle de l’Allemagne. Ils explorent les possibilités historiographiques d’appréhender les imbrications entre les aires culturelles, que ce soit au niveau macro-historique des fondations symboliques de deux empires, à celui d’entités géographiques aux définitions contradictoires (l’Europe centrale), à celui de régions (la Saxe) ou d’individus (Chamisso). Ils montrent la place éminente occupée par l’étranger dans la constitution d’une conscience nationale, ils s’attachent à étudier des moments de crise (Andler en 1908) mais aussi des réfractions plus discrètes et fondamentales (les assurances sociales). On ne s’étonnera pas que les communautés juives, mieux affranchies des évidences nationales, aient été parmi les véhicules les plus efficaces des importations culturelles. Mais les études juives se sont elles aussi constituées au miroir de l’Allemagne, un miroir dont les philologues français du XIXe siècle n’ont guère pu éviter la réfraction. Certes l’effet de miroir joue par rapport à l’autre, et Dilthey a besoin de s’appuyer sur la limite française pour dessiner els contours d’une « histoire de l’esprit », mais il a aussi une fonction interne, comme celle de la langue allemande dans le lyrisme de Paul Celan. Il ne génère nullement l’uniformité – la peur allemande n’est pas la peur russe – mais suscite au contraire des constructions aussi singulières que cette Pologne prussienne et juive que Heinrich Heine parcourt en 1822. Le miroir fait coïncider l’intérieur et l’extérieur.
Details | Inhaltsverzeichnis
un Germaniste pris entre la France et l'Allemagne
pp.27-44
https://doi.org/10.4000/rgi.506pp.55-67
https://doi.org/10.4000/rgi.510de la philologie Germanique aux études yiddish
pp.69-85
https://doi.org/10.4000/rgi.512pp.87-101
https://doi.org/10.4000/rgi.513L'exemple des associations internationales au tournant du xxe siècle
pp.103-126
https://doi.org/10.4000/rgi.515pp.129-146
https://doi.org/10.4000/rgi.518pp.181-200
https://doi.org/10.4000/rgi.525pour une histoire régionale interculturelle
pp.201-214
https://doi.org/10.4000/rgi.527pp.215-221
https://doi.org/10.4000/rgi.530pp.223-234
https://doi.org/10.4000/rgi.532pp.235-245
https://doi.org/10.4000/rgi.533pp.257-278
https://doi.org/10.4000/rgi.536Publication details
Zeitschrift: Revue germanique internationale - ancienne série
Band: 4
Year: 1995
DOI: 10.4000/rgi.503
Referenz:
(1995) Le miroir allemand. Revue germanique internationale - ancienne série 4.